Artiste pour faire rêver

Un magicien a indiqué un jour la manière de confectionner une baguette, un gobelet en celluloïd. On va expliquer maintenant comment on procède à la confection de divers objets d'un usage courant en prestidigitation comme cylindres, vases cylindriques ou coniques, boules et sphères, cubes et récipients de diverses natures. Ainsi l'illusion sera à son maximum.

Confection d'un cylindre pour magicien

Pour obtenir un cylindre, on procède comme pour la baguette avec ou sans tarlatane. La dimension du cylindre dépend de la grosseur du moule. Il est cependant un moyen plus expéditif que celui que le magicien a indiqué pour la confection de la baguette. Sur le moule isolé avec du papier d'étain ou du papier huilé, on applique une feuille de celluloïd ramolli soit dans l'eau portée à 90 degré soit dans un bain d'alcool. Dans ce dernier cas, la durée de l'immersion doit être de 24 heures. Avant d'être plongée dans un de ces bains, la feuille de celluloïd a été coupée aux dimensions voulues. La hauteur du rectangle doit être celle du cylindre qu'on veut obtenir. La largeur sera égale à la circonférence du moule. Si cette dernière dimension a été prise exactement, les grands côtés du rectangle se rejoignent, quand la feuille ramollie est incurvée de façon à adhérer complètement au moule. Il suffit alors de souder les deux bords avec de la colle de celluloïd. On peut ainsi obtenir un cylindre qui, dans bien des cas, est utilisé comme manchon en verre. Il est fâcheux que son degré de fusibilité ne permette pas d'employer le celluloïd pour les cheminées.

Confection d'un vase cylindrique

On prend comme moule un vase cylindrique en métal, en verre, en porcelaine à surface unie. Il y a deux manières d'opérer. On peut utiliser comme moule soit la face extérieure du vase, soit la paroi intérieure.

Première manière du magicien

On procède comme pour la baguette. Si un magicien veut obtenir un vase solide, on entoure l'extérieur du vase avec une bande de tarlatane imprégnée de colle de celluloïd. Pour le fond, on découpe une rondelle de cette étoffe et on la coud à grands points à la partie inférieure de la bande enveloppante. Si la rondelle déborde sur le pourtour de la base, on fait avec des ciseaux une série d'entailles dans la partie débordante et on rabat les languettes sur les côtés verticaux. On passe sur le tout une couche de colle de celluloïd. On laisse sécher et on applique une deuxième bande qu'on badigeonne. On obtient ainsi une épaisseur suffisante pour donner au vase la solidité nécessaire. Une deuxième couche, passée avec un pinceau, rend l'extérieur du vase uni et vernissé, comme nous l'avons indiqué pour la baguette. Une fois démoulé, on procède au vernissage intérieur du vase soit au moyen d'un pinceau imprégné de colle de celluloïd soit en y versant une petite quantité de colle qu'on fait couler sur la paroi, en inclinant le vase dans tous les sens. Nous avons dit qu'on trouve dans le commerce des feuilles de celluloïd de différentes couleurs. On peut donc, au choix de l'opérateur, confectionner un vase rouge, bleu, ivoire, etc...

Deuxième manière du magicien

C'est l'intérieur du vase qui va servir de moule. Le magicien prend un  linge imbibé de vaseline et on badigeonne l'intérieur du vase, en le frottant comme si on voulait l'essuyer. On a soin de lubrifier toutes les parties, notamment le fond et l'angle formé par ce fond et la paroi verticale. Ce graissage a pour effet d'isoler le moule et de faciliter le démoulage. Le prestaire verse dans le récipient de la colle de celluloïd. Le magicien incline alors le vase dans tous les sens, de façon à faire couler sur le bord et à l'extérieur pour soutenir la première coulée. On renouvelle l'opération plusieurs fois, après avoir fait sécher chacune des couches pour obtenir d'autant plus d'épaisseur n'y a pas interposition de tarlatane. Si, sur une première couche, on étend, au moyen d'un pinceau, de la colle de celluloïd, elle devra être très légère, de façon à ne pas enlever la première couche fort peu épaisse. Une faible quantité d'huile de ricin mélangée à la colle aura pour effet de donner plus de souplesse au celluloïd.  Lorsque toutes les couches successives sont sèches, on démoule en retirant le contenu du contenant.
Le vase ainsi obtenu est moins solide que celui qui comporte une armature de tarlatane. Il est néanmoins suffisamment résistant si la paroi a un millimètre d'épaisseur.
Au moyen de l'un ou de l'autre procédé, on confectionne facilement un gobelet, une éprouvette. Il importe surtout que le moule, verre ou éprouvette, soit parfaitement cylindrique et ne présente aucune partie saillante ou rentrante.